Qui êtes-vous Mister Moreno ?

Qui êtes-vous Mister Moreno ?

30 décembre 2019 10 Par Geoffroy B

Le nomination de Moreno n’a filtré que quelques heures avant son arrivée, c’est une véritable surprise. Alors que le nom de Marcelino revenait avec insistance parmi d’autres, c’est un de ses compatriotes qui a pris la tête de l’écurie princière. C’est la première expérience d’entraîneur numéro un, au haut niveau, pour Robert Moreno après celle de sélectionneur, un court moment.

Le prophète en son pays

A l’image de Leonardo Jardim, Robert Moreno n’a pas brillé par sa carrière de joueur et a épousé très tôt une carrière d’entraîneur à l’âge précoce de 14 ans. Né à Barcelone, le 19 septembre 1977, il a d’autres points communs avec le Portugais notamment des études universitaires. Diplômé d’économie, il a également un master en spécialisation tactique et entraînement. Dans sa région natale, il fait ses gammes en dirigeant dans différentes équipes : la Penya Blaugrana Collblanc, l’Hospitalet, Castelldefels, Damm, …

En 2010, sa vie bascule. L’illustre inconnu reçoit un appel de Luis Enrique qui souhaite l’avoir comme adjoint, proposition acceptée. Analyste, scout, l’Espagnol est particulièrement brillant voire novateur concernant les vidéos (adversaire, coups de pied arrêtés, …). Barça B, AS Roma, Barça A, la sélection espagnole, Robert Moreno n’aura eu que quelques mois d’infidélité pour son mentor. En effet, après son départ de Barcelone, Luis Enrique ne reprend pas de suite une activité ; Robert Moreno rejoint Juan Carlos Unzué – un ancien adjoint d’Enrique – au Celta Vigo.

Un drame incompréhensible

Après neuf trophées en trois saisons avec les Blaugrana, difficile de faire mieux en club, c’est donc en sélection que la paire Enrique/Moreno recherche un nouveau challenge. Alors qu’elle marchait sur le Monde, la Roja se fait piétiner lors de la Coupe du Monde 2018. L’Espagne doit se renouveler et ses dirigeants choisissent donc l’ancien duo gagnant du FC Barcelone. Après des débuts fracassants (victoire 2-1 contre l’Angleterre et 6-0 contre la Croatie, vice-championne du monde), le soufflet retombe avec une élimination en Ligue des Nations.

Le 19 juin 2019, Luis Enrique démissionne pour raisons familiales. En réalité, sa fille lutte contre l’ostéosarcome, la maladie l’emportera quelques mois plus tard. Au travers de ce drame, un autre, bien moins important, touche les deux inséparables. Alors que Moreno fait l’intérim de la meilleure des manières – invaincu en neuf rencontres – Enrique reprend sa place le 19 novembre 2019 sans son fidèle adjoint, non conservé. La vérité ne sera sans doute jamais connue mais entre la Fédération, Enrique et Moreno, il y a au moins un coupable.

Quelle est sa façon d’entraîner ?

Malgré sa page blanche en tant que joueur professionnel, l’Espagnol n’en demeure pas moins très proche de ses protégés, aussi illustres soient-ils. Le cas Sergio Ramos, en sélection, illustre cela à merveille : « Robert Moreno est une personne qui connaît très bien les codes du football et cela se voitIl a cette âme d’entraîneur. Il dirige l’équipe avec humilité et professionnalisme. » Proximité mais exigence, en retour, envers ses cadres : « Il est un exemple pour tous, qu’il soit en formation ou en déplacement … Sergio Ramos est celui à qui je vais le plus demander. »

Adaptation (4-4-2, 4-3-3 ?),  analyse pointue des adversaires, jeu de possession voire obsession de cette dernière, l’ancien bras droit de Luis Enrique débarque avec, pour le moment, quatre collaborateurs : Dani Guindos (adjoint), Juanjo del Ojo (préparateur physique), José Sambade (entraîneur des gardiens) et Marc Sellarés (psychologue sportif). André Amitrano, sauvé de peu par Subasic il y a quelques années, et Bob Thari, très apprécié des joueurs, ne devraient pas être conservés, sauf chamboulement de dernière minute.

Peut-être, Robert Moreno est-il né pour entraîner l’AS Monaco. Après Leonardo – Ferguson – Jardim, l’Espagnol s’inscrit-il sur la durée en Principauté ? En tout cas, il a théorisé une tactique appréciée du côté du Rocher dans son livre : ma recette du 4-4-2. Avec un autre duo, celui de Slimani et de Ben Yedder, nul doute que la base est solide.

Source :  L’Equipe, Le Figaro, Weeplay / Photo : Pixabay