Monaco Champion 82 : un doute subsiste

Monaco Champion 82 : un doute subsiste

3 juin 2020 8 Par Marc S

La saison 1981-1982 est serrée jusqu’au dernier match. Les Stéphanois tiennent bon devant l’ogre monégasque et il n’y a qu’un point d’écart à l’avant dernière journée. Nos confrères de l’Équipe ont recueillis les principaux témoignages de cette journée. Une journée étrange qui aurait pu tout changer…

Monaco bien lancé

Les Monégasques ont tout pour être confiant avant cette dernière journée de D1. Un point d’avance sur Saint-Étienne, et un avantage en différence de buts (+4). Rappelons qu’à l’époque une victoire vaut deux points, donc un faux pas et tout peut tomber à l’eau.

Sur les 37 derniers matchs, les Rouges et Blancs comptent 23 victoires, un beau chiffre. Une équipe qui fait office de rouleau compresseur avec notamment des joueurs confirmés. Ils se nomment Amoros, Bruno Bellone, Didier Christophe, Ettori dans les cages, ou encore Claude Puel et Jean Petit au milieu de terrain.

Saint-Étienne doit gagner

Les Verts doivent gagner dans tous les cas pour espérer passer en tête du classement, et ce n’est pas une mince affaire. En effet il faudra venir à bout de Metz, sûr d’être maintenu, et qui a fait 0-0 contre Monaco trois jours plus tôt.
Mais les Stéphanois comptent sur leur public, car le match se joue dans un Geoffroy-Guichard chaud bouillant, mais aussi sur Platini, leur joueur vedette, capable de tout.

Un match à sens unique qui suscite les interrogations

Les Verts commencent fort. À la 35ème minute, ils mènent déjà 4-1. Ils finiront finalement à 9-2, avec un doublé de Platini et de Larios notamment.

Pour expliquer la fragilité défensive soudaine des Messins, Hinschberger qui jouait alors milieu concède : « nous sommes arrivés sans pression, nous étions sauvés ».  Il rajoute : « tout le monde va croire que nous avons pris un billet de 10000 balles pour laisser filer le match mais ce n’est pas le cas ».

Les Asémistes restent sceptiques et Didier Christophe sans se cacher doute qu’un tel score soit honnête en rétorquant : « c’est un scandale, si on avait perdu le titre de Champions là-dessus vous m’auriez entendu ».
Du côté des Verts on y croit pas et Battiston se défend : « je n’ai jamais eu la sensation que les Messins avaient levé le pied ».

Reste que des faits troublants interpellent, comme la sortie à la 38ème minute du libéro messin, Branco Tucak, qui a joué un des pires matchs de sa carrière. Comme le raconte Hinschberger : « je ne sais pas pourquoi il n’arrêtait pas de glisser, de prendre des risques et de faire des relances à l’adversaire ». Rappelons qu’à sa sortie, le match est déjà plié.

L’ASM part confiant

Les Rouges et Blancs se devaient de gagner contre Strasbourg, équipe du milieu de tableau, pour assurer la première place quoiqu’il arrive. Pas un adversaire qui fait si peur que ça mais le match piège par excellence avec une équipe qui compte tout de même un très bon Vogel et l’attaquant Olivier Rouyer.

Toutefois les Monégasques partent confiant, comme le confie Jean-Luc Ettori, l’indéboulonnable gardien. En effet sur un plan mystique tout d’abord, « quand on engageait avec le Rocher et l’éléphant dans le dos cela nous portait chance ». Ensuite sur un plan purement pratique, il ajoute : « nous avions la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat alors on s’en faisait pas ».

L’Histoire se finit bien

Mais comme à chaque fois à Monaco l’excès de confiance ne paie pas et l’ASM peine. D’autant qu’à cet époque il y a assez de technologie pour que les joueurs soient tenus au courant de la pilule infligée aux Messins. Ettori confirme : « on y arrivait pas, […], quand on a appris que les Verts empilaient les buts on en revenait pas ». 
Heureusement le coach Banide prendra la bonne décision en faisant rentrer Bellone à la place de Valladier à la 46ème minute. L’ailier assure alors un très bon centre et Umberto Barberis marque de la tête à la 62ème minute. Le match se finira à 1-0 et les Monégasques finiront à 55 points, à un point devant Saint-Étienne.

Au final on ne saura jamais vraiment si le match entre Metz et l’ASSE était arrangé. Un soupçon subsistera toujours, et comme conclut Ettori, « cela prête toujours à confusion ces gros scores, il n’y a rien de malveillant à le penser ». En tout état de cause, la leçon à retenir ici, reste que malgré ce match assez flou des Stéphanois et des Messins, l’AS Monaco avait les cartes en main pour devenir Champion et a su sceller son destin. 

Source : L’équipe/ les poteaux carrés / monde du foot / wikipedia et Photo : Michel Barrault – Icon Sport