La FIFA souhaite réguler les prêts de joueurs

Alors que cette pratique s’est largement développée ces dernières années, la FIFA étudie différentes options pour réglementer ce type d’opérations. L’ASM, adepte des prêts, pourrait donc être pénalisé.

Tous les grands clubs européens ont recours à ce système, et pourtant il semble avoir atteint ses limites : « On s’aperçoit que les prêts font l’objet de combines, dénonce Philippe Piat, vice-président de l’UNFP. Quand un club fait signer un joueur le 1^er juillet pour le prêter le 3 juillet, ça veut dire qu’il l’a pris non pas parce qu’il en avait besoin, mais pour faire de la spéculation sur sa valeur. »

Des déclarations qui révèlent des abus pourtant ignorés de beaucoup. Les joueurs ne seraient alors plus considérés comme des footballeurs, mais comme des placements financiers, ce qui fait émerger la polémique. Pour évoquer ces abus dans les transactions de joueurs, une réunion de la FIFA a donc eu lieu la semaine dernière à Miami. Onze points ont notamment été discutés et seront soumis au vote prochainement. Et, parmi eux, la question d’une limitation, voire interdiction des prêts qui fait débat. Car oui, prêter peut permettre à de jeunes joueurs de gagner du temps de jeu qu’ils n’auraient pas eu dans leur club formateur, mais cela fait aussi l’objet d’excès de la part de grands clubs.

Et ce que condamne avant tout la FIFA, c’est la concurrence déloyale provoquée  par ces prêts qui ne font qu’accroître l’écart entre “petits” clubs et “grands” clubs. “Ça crée une concurrence déloyale et malsaine. Normalement, un club ne devrait recruter que les joueurs qu’il utilisera vraiment pendant la saison. Point.” explique Philippe Piat, ancien attaquant à Monaco.

Or, l’ASM se trouve au cœur du débat. « À Monaco, certains comprenaient très vite qu’ils ne joueraient pas et que c’était mieux pour eux de partir » témoigne Serge Gakpé. De plus, cela s’est renforcé dernièrement avec l’acquisition du Cercle Bruges, club satellite où évoluent de nombreux monégasques.

Alors se pose la question d’une limitation ou d’une interdiction totale de ces prêts, en sachant que les plus grandes équipes essaieront toujours de contourner la règle. Un exemple ? Il ne faut pas aller plus loin que Paris pour trouver Kylian Mbappe, justement “prêté” par l’AS Monaco…

Photo : telegraph.co.uk